Nous considérons les cas où nous observons deux variables sur chaque unité, c’est-à-dire que nous sommes en présence d’un vecteur aléatoire réel de dimension deux. Nous en donnons quelques éléments théoriques ; la généralisation à une dimension supérieure à deux se fait aisément. Nous notons \({\cal B}_2={\cal B}(\mathbb{R}^2)={\cal B}\otimes{\cal B}\) la \(\sigma-\)algèbre des ensembles boréliens qui est engendrée, par exemple, par les pavés (ou les cylindres) ouverts de \(\mathbb{R}^2=\mathbb{R}\times\mathbb{R}\).
Définition 1. Considérons un espace mesurable \((\Omega,\ {\cal A})\). Nous appelons vecteur aléatoire réel, en abrégé v.a. de dimension deux toute application \(X=\sideset{^t}{}(X_1,\ X_2)\) de \(\Omega\) dans \(\mathbb{R}^2\) telle que pour tout pavé ouvert \(I\times J\) de \(\mathbb{R}^2\), nous ayons :
Nous dirons que \(X(\omega)=\sideset{^t}{}(X_1(\omega),\ X_2(\omega))=x=\sideset{^t}{}(x_1,\ x_2)\) est une réalisation de \(X\).
L’expression \(\sideset{^t}{}U\) désigne le vecteur transposé du vecteur \(U\).
Définition 2. Soit \(X\) un v.a. réel défini sur un espace probabilisé \((\Omega,\ {\cal A},\ P)\). Nous appelons loi de probabilité de \(X\), la probabilité, notée \(P_X\), image de \(P\) par \(X\), c’est-à-dire :
La fonction de répartition de \(X\) est donnée par :
Définition 3. Nous appelons loi marginale de \(X_1\) la loi de probabilité définie par :
Nous appelons loi conditionnelle de \(X_1\) sachant que \((X_2\in B)\), avec \(B\in {\cal B}(\mathbb{R})\) et tel que \(P(X_2\in B)\not=0\), la loi de probabilité définie par :
Remarque 1. Comme pour une v.a., nous avons en général deux types de v.a., les v.a. discrets et les v.a. continus ; nous décrivons ci-après leur loi. Nous pouvons aussi avoir un vecteur dont l’une des composante est une v.a. discrète et l’autre continue.
Propriété 1. Les v.a. discrets ont l’ensemble de leurs valeurs \(X(\Omega)=\lbrace (x_{1,j},\ x_{2,j^{\prime}})\ :\ j,\ j^{\prime}\in{\mathbb N}\rbrace\) inclus dans \(\mathbb{N}^2\) ou égal à ce dernier ensemble ; la loi de probabilité d’un tel vecteur est définie par la donnée de \(\lbrace p_{j,j^{\prime}}\ :\ j,\ j^{\prime}\in{\mathbb N}\rbrace\) satisfaisant
La fonction de répartition est donnée par :
La loi marginale de \(X_1\) et celle de \(X_2\) sont données par :
Lorsque \(p_{j_0,\bullet} > 0\), la loi conditionnelle de \(X_2\) sachant que \(X_1=x_{1,j_0}\), par exemple, est définie par :
Propriété 2. Les v.a. absolument continus, ou simplement continus, ont l’ensemble de leurs valeurs \(X(\Omega)\) inclus dans \(\mathbb{R}^2\) ou égal à ce dernier ensemble ; la loi de probabilité d’un tel vecteur est définie par la donnée d’une fonction positive \(f_X(x_1,\ x_2)\) appelée densité de probabilité telle que :
La fonction de répartition satisfait à :
De plus, nous avons :
La loi marginale de \(X_1\), par exemple, est définie par la densité :
Lorsque \(f_{X_1}(x_0) > 0\), la loi conditionnelle de \(X_2\) sachant que \(X_1=x_0\), par exemple, est définie par la densité :